Conseiller en gestion de patrimoine indépendant : explication

Conseiller en gestion de patrimoine indépendant

Bien gérer son patrimoine ne s’improvise pas. Si certains épargnants disposent des connaissances financières nécessaires pour gérer eux-mêmes leurs placements, ce n’est pas le cas de la majorité des Français.

Dès lors que le patrimoine et les revenus deviennent significatifs, solliciter l’expertise d’un conseiller en gestion de patrimoine est un bon réflexe à avoir. Le conseiller pourra faire le point sur la situation de son client, lui éviter les impairs, et proposer des solutions pour mettre en place une stratégie patrimoniale efficace.

Mais encore faut-il trouver un bon conseiller en gestion de patrimoine. Ce qui n’est pas toujours évident, car tous les conseillers ne se valent pas. Certains sont davantage des vendeurs intéressés par leurs commissions que de réels conseillers. Parmi les critères distinguant les différents acteurs de la profession, il y a celui de l’indépendance. Certains conseillers en gestion de patrimoine (CGP) sont dits indépendants (CGPI). Et d’autres ne le sont pas. Cet article fait le point sur la question de l’indépendance des conseillers en gestion de patrimoine.

Vous allez voir que l’usage de ce terme est désormais encadré et implique des conditions d’exercice spécifiques, notamment en termes de mode de rémunération du conseiller. Nous allons voir les spécificités et les avantages des différents types de conseillers en gestion de patrimoine.

SOMMAIRE

  1. CGP indépendant et non-indépendant
  2. Les cabinets en gestion de patrimoine indépendants (CGPI)
  3. CGPL ou CGPI : que choisir ?

CGP indépendant et non-indépendant

Souvent, le conseiller vers lequel les épargnants se tournent spontanément est le conseiller bancaire travaillant dans l’établissement au sein duquel ils ont leur compte courant et d’autres placements tels que le livret A, le livret développement durable et solidaire, etc. Consulter son conseiller bancaire est un réflexe particulièrement présent chez les épargnants détenant leur compte courant dans une banque traditionnelle ayant pignon sur rue. Ce réflexe se perd avec l’émergence des banques en ligne.

Le conseiller bancaire

Le conseiller bancaire n’est pas un conseiller indépendant. En effet, il est contraint de mettre en avant les produits d’épargne et les supports d’investissement maison.

Pour autant, s’entretenir avec un conseiller bancaire n’est pas complètement dénué d’intérêt. Il peut généralement renseigner son client sur l’intérêt de tel ou tel dispositif d’épargne et lui permettre d’y voir plus clair parmi ce dédale qu’est le monde de l’investissement. Le conseil étant généralement fourni gratuitement, toute information est bonne à prendre.

Par exemple, un bon conseiller bancaire sera en mesure de décrire à son client le fonctionnement et la fiscalité de l’assurance vie, et ses avantages vis-à-vis d’un livret bancaire. Un conseiller consciencieux et dont les connaissances financières et fiscales sont à jour doit également être en mesure d’indiquer à son client s’il est dans son intérêt d’ouvrir un plan d’épargne retraite (PER). Mais faut-il pour autant souscrire le placement de la banque ? Pas nécessairement… Nous allons voir pourquoi.

Une offre de placements limitée

Le principal point faible des conseillers en agence bancaire se manifeste lorsque l’on se penche sur l’offre de placements proposée par la banque. Le conseiller bancaire est contraint de mettre en avant les placements distribués par son employeur. Or, ces placements sont rarement les meilleurs du marché. Les frais de gestion sont généralement supérieurs à ceux constatés sur les contrats distribués par des courtiers en ligne, et l’offre de supports d’investissement est souvent décevante.

S’agissant des fonds d’investissement et des services de gestion pilotée proposés, ce sont souvent ceux gérés par une filiale de la banque chargée de l’activité de gestion d’actifs (Asset Management/AM en anglais).

Le conseiller bancaire peut opportunément être consulté pour glaner quelques informations mais il est prudent d’aller également consulter un conseiller en gestion de patrimoine indépendant avant de se laisser séduire par une offre de placement.

Les cabinets en gestion de patrimoine indépendants (CGPI)

On compte en France près de 5000 cabinets de conseil en investissement financier (CIF) enregistrés à l’ORIAS (Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance).

Certains cabinets en gestion de patrimoine se qualifient d’indépendants en raison du fait qu’ils ne sont pas liés de façon exclusive ou prédominante à une société tierce pour la fourniture de produits financiers. Et effectivement, la plupart des cabinets en gestion de patrimoine disposent d’un large éventail de produits d’investissement fournis par différents partenaires.

Le conseiller en gestion de patrimoine est alors en mesure de proposer différents contrats d’assurance vie, de plans d’épargne retraite ou contrats de capitalisation gérés par différents assureurs. Au sein de ces contrats, il peut recommander différents fonds, là encore gérés par différentes sociétés de gestion (Amundi, Carmignac, Comgest, Pictet Asset Management, CPR AM, Edmond de Rothschild Asset Management, La Financière de l’Echiquier, Oddo BHF AM, etc.). Si le conseiller oriente son client vers une opération d’investissement immobilier (par exemple une solution de défiscalisation immobilière), il aura encore d’autres partenaires.

En ce sens, le conseiller est effectivement indépendant dans le choix des partenaires avec lesquels il travaille pour proposer des produits d’investissement à ses clients. Mais cette indépendance est tout relative. Car la grande majorité des conseillers en gestion de patrimoine perçoivent des commissions et des rétrocessions de la part de ces partenaires sur les placements qu’ils proposent à leurs clients. Pour beaucoup de conseillers, cela constitue même l’essentiel de leurs revenus !

Face à ce constat, une nouvelle directive européenne est venue encadrer l’usage du terme indépendant.

La directive MIF 2

La directive MIF 2 (marchés d’instruments financiers) est entrée en vigueur le 8 juin 2018. Cette directive fait évoluer la réglementation et amène à davantage de transparence quant à la rémunération des conseillers en investissement financier.

Désormais, un conseiller en gestion de patrimoine ne peut se qualifier d’indépendant que si son mode de rémunération est sous forme d’honoraire de conseils et qu’il ne perçoit ni commissions ni rétrocessions sur les placements qu’il recommande à ses clients.

L’AMF évalue à seulement 6 % le nombre de conseils en gestion de patrimoine proposant des services en indépendant.

Avec un mode de rémunération purement basé sur le paiement d’honoraire de conseil, le client a la garantie que les recommandations et solutions d’investissement préconisées par le conseiller ne sont aucunement influencées par les intérêts financiers personnels de ce dernier.

Note : certains conseillers non indépendants utilisent désormais le terme de libéral et se déclarent comme conseiller en gestion de patrimoine libéral (CGPL).

CGPL ou CGPI : que choisir ?

Comme nous l’avons vu, faire appel à un conseiller en gestion de patrimoine véritablement indépendant (CGPI) au sens MIF 2 présente l’avantage de garantir un découplage complet entre la rémunération du conseiller et les intérêts du client. Le conseil serait impartial et sans conflit d’intérêt possible. En contrepartie, le client doit payer des honoraires de conseil.

En passant par un conseiller en gestion de patrimoine non indépendant, les honoraires seront plus faibles puisque le conseiller se rémunère via les rétrocessions et commissions. Bien que le conseiller non indépendant s’engage à fournir un conseil impartial, il demeure un risque de conflit d’intérêt. Et pour cause, la rétrocession et commissions ne sont pas les mêmes selon le type de placement recommandé.

Pour l’anecdote, on observe que les conseillers non indépendants vont presque systématiquement mettre en avant des fonds de gestion actifs (sur lesquels ils perçoivent des rétrocessions) et très rarement proposer des fonds de gestion passifs beaucoup moins chargés en frais. Pourtant, les fonds de gestion passifs (indiciels, ETF) affichent d’excellentes performances. On peut donc être surpris qu’ils ne soient pas davantage mis en avant par les conseillers non indépendants…

A contrario, un conseiller en gestion de patrimoine indépendant n’aura aucune difficulté à orienter un client sur des fonds indiciels, puisque cette recommandation est sans incidence sur sa rémunération.

Au-delà de ces considérations, il faut savoir que le statut de CGPI ou CGPL ne préjuge pas du niveau de compétence en ingénierie patrimoniale du conseiller. Or, ce point sera essentiel à scruter au moment du choix d’un conseiller.

Si vous souhaitez être mis en relation avec un conseiller en gestion de patrimoine indépendant, vous pouvez nous contacter via le formulaire.

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