Placement sans risque : les meilleurs placements pour son épargne

Meilleurs placements sans risque

Les épargnants français sont nombreux à privilégier les placements sans risque pour leur épargne. Malheureusement, le taux de rémunération des placements sans risque est en baisse depuis déjà quelques années, la faute aux politiques monétaires de taux bas. Cependant, on observe des disparités significatives en termes de performance parmi les placements sans risque. Cet article fait un tour d’horizon des différents placements accessibles aux épargnants souhaitant sécuriser leur épargne : livrets, fonds euros en assurance vie et compte à terme.

SOMMAIRE

  1. Les livrets réglementés et livrets bancaires
  2. Les fonds euros en assurance vie
  3. Les comptes à terme
  4. Placement sans risque et érosion de l’épargne

Les livrets réglementés et livrets bancaires

Le livret A, le livret développement durable et solidarité (LDDS), le livret Jeune et le livret d’épargne populaire (LEP) sont ce que l’on appelle des livrets réglementés. Un avantage de ces livrets est que les intérêts collectés dessus ne sont pas fiscalisés. Du côté des performances, il n’y a pas de quoi sauter au plafond. Le taux de rémunération du livret A et du livret développement durable et solidarité (ex LDD) est tombé à 0,50 % début 2020.

Le livret d’épargne populaire (LEP) est un placement réservé aux personnes disposant de revenus modestes. Son taux de rémunération est de 1 %.

Le livret jeune est réservé aux jeunes de 12 à 25 ans. Le taux de rémunération du livret jeune n’est pas fixé par l’État. Donc son taux est fixé à la discrétion de la banque. Ainsi, tous les jeunes épargnants ne sont pas logés à la même enseigne : certains établissements bancaires sont plus généreux que d’autres. Le taux de rémunération du livret jeune est généralement supérieur à celui du livret A et LDDS.

Les versements sur ces livrets réglementés sont plafonnés :

  • livret A : 22 950 €,
  • LDDS : 12 000 €,
  • LEP : 7 700 €,
  • livret jeune : 1 600 €.

Il s’agit des plafonds sur les versements, c’est-à-dire que les encours peuvent dépasser ces plafonds dès lors que les intérêts s’accumulent sur le livret.

Les épargnants ne peuvent détenir qu’un seul livret A et un seul LDDS (même chose pour les autres livrets). Les épargnants atteignant les plafonds des versements se voient parfois proposer d’ouvrir un livret bancaire. Les livrets bancaires sont commercialisés par les banques, ces dernières fixent elles-mêmes le taux d’intérêt. En pratique, leur taux de rémunération est presque systématiquement plus faible que celui des livrets réglementés. Par ailleurs, contrairement aux livrets réglementés, les intérêts perçus sur les livrets bancaires sont soumis à l’impôt sur le revenu. Les livrets bancaires offrent donc peu d’avantages.

Les fonds euros en assurance vie

Les fonds euros en assurance vie constituent une alternative plus rémunératrice que les livrets pour sécuriser son épargne. L’assurance vie est l’un des piliers de l’épargne en France. L’épargne investie sur ce dispositif avoisine les 1800 milliards d’euros. La majorité des assurances vie commercialisées en France sont multisupports, c’est-à-dire que l’on peut investir à la fois en fonds euro pour sécuriser ou en unités de compte pour dynamiser. Mais les Français privilégient la sécurité puisque près des ¾ des encours en assurance vie sont investis sur les fonds euros.

Les fonds euros sont des fonds gérés par les assureurs et ils bénéficient d’une garantie sur le capital investi. Contrairement aux unités de compte qui présentent un risque de perte en capital. Voilà pour le fonctionnement de l’assurance vie.

En termes de performance, les fonds euros n’échappent pas à la baisse généralisée de la rémunération des placements sans risque. Toutefois, ils délivrent globalement des performances très supérieures à celles des livrets. Ainsi, en 2020, les fonds euros ont affiché une performance moyenne légèrement supérieure à 1 %, c’est plus du double du taux de rémunération des livrets réglementés. Mais on observe des disparités de performance importantes, sachant que les meilleurs fonds euros ont délivré plus de 2 % brut.

En outre, les fonds euros bénéficient des avantages fiscaux de l’assurance vie. En effet, les retraits partiels sur un contrat d’assurance vie de plus de 8 ans bénéficient d’un abattement de 4600 euros par an sur les plus-values imposables (ce plafond est doublé pour un couple marié ou pacsé). Dans ce cas, la fiscalité des gains se limite aux prélèvements sociaux dont le taux est de 17,2 %. La performance nette des fonds euros est donc réellement supérieure à celle des livrets.

Beaucoup d’épargnants pensent à tort que l’argent investi sur une assurance vie est bloqué. Il n’en est rien, les épargnants peuvent réaliser des retraits partiels à tout moment. Le délai pour percevoir son retrait va de 3 jours à 4 semaines selon les assureurs.

Certains épargnants utilisent les fonds euros comme un support d’épargne de référence à court terme, remplaçant les livrets réglementés moins rémunérateurs. Cette stratégie est notamment rendue possible avec les assurances vie sans frais de versement, lesquelles permettent de multiplier les versements et les retraits au gré des besoins. Cette stratégie est d’autant plus facile à mettre en œuvre avec une assurance vie en ligne. Commercialisées par des courtiers et des banques en ligne, leur gestion est grandement facilitée puisque l’épargnant peut gérer ses contrats en quelques clics (versements, arbitrages et retraits) depuis une interface web, avec à la clef une économie de paperasse et un gain de temps. Voici notre comparatif des meilleures assurances vie.

Les comptes à terme

En matière de placement sans risque, ce tour d’horizon ne serait pas complet sans citer le cas des comptes à terme (CAT).

Le principe du compte à terme est le suivant : l’épargnant place son argent sur le CAT avec une durée d’investissement fixée au moment de la souscription. Cette durée va de quelques mois à plusieurs années. En contrepartie de cet engagement sur la durée du placement, l’épargnant bénéficie d’un taux de rémunération annuel fixé pour toute la durée de l’investissement. En cas de retrait avant échéance, le taux de rémunération est fortement minoré à la baisse, voire nul. C’est donc un placement relativement contraignant en comparaison avec les livrets et les fonds euro précités.

En matière de performance, le taux de rémunération des CAT n’est pas sensiblement supérieur à celui des livrets réglementés, sauf à investir sur des horizons d’investissement de plusieurs années. Pour achever ce tableau défavorable, les gains réalisés sur les comptes à terme sont fiscalisés. Le taux d’impôt sur les revenus de CAT est celui applicable sur les gains réalisés sur les valeurs mobilières, lesquels sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. Il s’agit du même taux que celui applicable sur les intérêts de livrets bancaires. Sur option, les épargnants peuvent opter pour l’imposition au barème de l’impôt sur le revenu, une option intéressante seulement pour les foyers fiscaux ne payant pas d’impôt, puisque seuls les prélèvements sociaux seront collectés (17,2 %).

Faute de pouvoir bénéficier des livrets réglementés et des fonds euros, les entreprises plébiscitent les comptes à terme pour placer leur excédent de trésorerie.

Du côté des épargnants individuels, les comptes à terme sont moins intéressants que les livrets réglementés, eux-mêmes moins intéressants que les fonds euros.

Placement sans risque et érosion de l’épargne

Il y a encore quelques années, les meilleurs placements sans risque (tels que les fonds euro mentionnés plus haut) offraient des performances permettant de couvrir l’inflation. Dit autrement, l’épargnant ne gagnait pas beaucoup d’argent (en pouvoir d’achat réel corrigé de l’inflation), mais il n’en perdait pas non plus. Les choses sont malheureusement en train de changer depuis 2021-2022.

En effet, l’inflation est de retour. Elle atteint des niveaux très élevés, on relève courant 2022 des niveaux d’inflation de 5 à 8 % sur 12 mois glissants. Le taux varie selon les pays et le type de biens et services considéré (énergie, alimentaire, biens de consommation durable, etc.). Désormais, l’épargne investi sur des placements sans risque perd de la valeur.

Comment faire pour éviter l’érosion de la valeur du capital placé ?

Pour éviter que l’inflation ne grignote la valeur du capital, les épargnants n’ont pas d’autres choix que celui de se tourner vers des placements tels que les actions, l’immobilier et éventuellement l’or. Ces classes d’actifs offrent une bonne protection contre l’inflation mais ne conviennent pas à tous les épargnants car ils comportent un risque de perte. De fait, les placements risqués ne sont pas adaptés pour placer son argent sur le court terme. Si l’on prend le cas d’un épargnant souhaitant placer son épargne dans l’attente d’être utilisé à court terme (horizon 2-4 ans) pour financer l’achat d’un logement, il ne peut se permettre d’investir ce capital sur des supports risqués, sans quoi il s’expose à un risque de perte en capital sur son apport immobilier. Dans ce cas l’épargne n’a pas d’autres choix que celui de sécuriser son épargne sur des livrets et des fonds euro, et d’essayer de concrétiser son achat immobilier le plus tôt possible (en particulier si l’inflation touche également l’immobilier).

Dans le cas des épargnants ayant un horizon d’investissement à long terme, sécuriser 100 % de son épargne sur des placements sans risque est très dommageable. En effet, sur le long terme, l’inflation, même à un niveau modéré, a un effet d’érosion très significatif sur le capital. Les monnaies perdent de leur valeur dans le temps. Il n’y a qu’à regarder les prix des biens et des services 20 ou 30 années en arrière pour constater à quel point les prix augmentent.

Ainsi, un épargnant souhaitant préparer sa retraite à long terme ou valoriser son capital (par exemple pour le transmettre) a intérêt à diversifier son épargne sur des supports dynamiques (fonds actions, supports immobiliers, etc.). Toute la question est de savoir quel pourcentage de son capital l’épargnant doit investir sur des supports risqués. 30 %, 50 %, 70 %… Les épargnants manquent de repères et ne savent pas comment allouer leur épargne de façon optimale au regard de leurs objectifs et de leur situation personnelle. La solution à ce problème est de faire appel à un service de gestion pilotée. De cette façon, l’épargne délègue la gestion de son épargne (et l’allocation de son capital) auprès d’un professionnel (un gestionnaire d’actifs). Vous pouvez consulter notre classement des meilleures assurances vie en gestion pilotée pour en savoir davantage sur ce sujet.

Conclusion

En conclusion, la popularité des livrets réglementés et des fonds euros n’est pas usurpée, ces dispositifs sont les plus intéressants pour sécuriser son épargne. Ces dernières années, les fonds euros en assurance vie ont délivré des performances supérieures à celles des livrets réglementés, ils sont donc plus avantageux pour l’épargnant.

Dans la mesure du possible, pour les projets d’épargne à long terme, il est déconseillé de sécuriser la totalité de son épargne sur des placements sans risque car l’inflation érode la valeur du capital. Il est recommandé d’allouer une partie de son épargne sur des supports offrant une protection contre l’inflation, notamment des fonds actions et/ou des supports immobiliers (par exemple des SCPI).

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